Portrait de la femme du match : Aurélie Brochard
- Eleonore Devilepoix
- 18 juil. 2023
- 2 min de lecture

*Quel âge as-tu, d'où viens-tu, où travailles-tu ?*
J'ai bientôt 35 ans, je viens de Normandie (une région qui n'est pourtant pas une terre de rugby) et je suis conseillère dans la commission Marché Interieur et protection des consommateurs pour les Verts au Parlement Européen.
*Quel est ton background sportif ?*
J'ai fait du judo pendant des années, jusqu'à décrocher ma ceinture noire. Le judo m'a appris à ne pas avoir peur d'aller au contact, ce qui est bien utile au rugby. Je continue aussi de pratiquer le tennis en parallèle. Je n'ai jamais fait de sport d'équipe avant de commencer le rugby parlementaire.
*Comment es-tu arrivée au rugby cette année, alors que tu n'avais pratiqué que des sports plutôt individuels auparavant ?*
Déjà, c'est un sport que j'aime beaucoup regarder (stade toulousain forever). Chaque année, je suis le tournoi des Six Nations avec un groupe d'amis.
L'idée de rejoindre l'équipe nous est venue alors que je discutais un soir avec Lise [une autre joueuse de l'équipe]. On s'est regardées et on s'est dit : "pourquoi on ne rejoindrait pas l'équipe?". Et voilà, on était lancées.
*Ton plus beau souvenir pour le moment ?*
Le week-end à Paris où on a joué contre le XV parlementaire français, qui a été un beau moment de construction de notre équipe. Après le coup de sifflet du match, on s'est tous dit que c'était bon, qu'on avait déjà atteint notre premier gros objectif : réussir à faire corps. Et puis la troisième mi-temps qui a suivie, évidemment.
*Comment est-ce que tu te prépares pour la coupe du monde ?*
Je cours 3 fois par semaine, généralement le matin (je prépare aussi un semi-marathon cet octobre) et je fais en plus deux sessions de renforcement hebdomadaire dans le cadre de ma prépa au semi-marathon.
*Est-ce difficile d'être une fille dans une équipe de rugby (pour l'instant) majoritairement masculine ?*
Ça peut être parfois frustrant car les niveaux et les gabarits ne sont pas les mêmes. Au début, il a fallu qu'on s'impose. J'imagine que ça n'est pas toujours évident d'avoir des femmes dans une équipe, notamment parce qu'ils doivent faire attention à l'interdiction de plaquer au sol les filles et les vétérans [qui portent des chasubles de couleur en match]. Mais je suis persuadée que la mixité de notre équipe est un vrai plus, parce qu'elle met en exergue le fait que le rugby n'est pas qu'un sport où on ne cherche qu'à taper et plaquer. Au contraire, la communication et la stratégie y sont indispensables, et le fait qu'on puisse jouer ensemble malgré nos différences physiologiques le montre bien.
*Tes attentes pour la coupe du monde et pour la suite ? *
Qu'on gagne des matchs et que cette aventure continue, par exemple en intégrant les six nations des parlements !